La toute nouvelle région Occitanie peut s’enorgueillir d’avoir en Montpellier un pôle culturel foisonnant, autour de quelques festivals majeurs en France, de scènes incontournables, d’un Musée de tout premier plan et de projets singuliers. Petit tour d’horizon.


Des festivals majeurs
Depuis 30 ans, le château d’ô, sous l’impulsion du Conseil Général et de la Métropole, marque début juin le début de la saison théâtrale avec le Printemps des Comédiens, actuellement présidé par le curieux et infatigable écrivain et metteur en scène Jean-Claude Carrière. Cette année s’ouvrira avec Ariane Mnouchkine et Une chambre en Inde, proposant rendez-vous théâtraux ou circassiens, Issabelle Huppert prêtant sa voix à l’œuvre de Sade ou bien un étonnant spectacle féminin de cabaret, sans oublier l’iconoclaste Romeo Castelluci qui avec Societas revisite De la démocratie en Amérique !

Un peu plus tard, Montpellier Danse déploie sur trois semaines une programmation de tout premier plan, point focal d’une saison riche, ponctuée de nombreux événements (comme l’invitation récente du Ballet du Capitale ou des cartes blanches à de grands chorégraphes comme José Montalvo cette année) ; Il s’impose ainsi comme un festival de recherche et le rendez-vous de la nouvelle danse. Quand vient le mois d’août c’est le Festival de Radio France et de Montpellier qui poursuit le bal avec une programmation qui fait la part belle à ses phalanges, en proposant la découverte d’ouvrages rares ou plus connus, et en invitant les plus fameux chefs et orchestres. Un festival de festivals qui entraine Montpellier tout l’été !

 


 

Pour les Arts plastiques, là encore Montpellier développe une palette riche.

Le Musée Fabre, fondé en 1824, d’abord assez classique, s’est ouvert de manière magistrale à l’occasion d’une profonde rénovation en 2003 qui a triplé sa surface d’exposition avec une aile nouvelle consacrée à la peinture contemporaine, et tout particulièrement à Pierre Soulages, autour d’une vingtaine de ses œuvres, et ce bien avant la première pierre du Musée de Rodez. Autour d’une cour en mosaïque de Daniel Buren,  le Musée Fabre jette ainsi les bases d’un dialogue fécond entre les époques et les styles, avec des expositions temporaires singulières, mettant en lumière des artistes classiques parfois méconnus.

Avec l’Art et la Matière (jusqu’au 28 mai), le Musée Fabre fait coup double avec un parcours initiatique et sensoriel autour de la sculpture, en partenariat avec le Musée du Louvre.


Pour l’art contemporain, là encore Montpellier avance ses pions.
Annoncée tout récemment, la création du MoCo (Montpellier contemporain) donne le ton avec un centre d’art réparti en trois lieux, dont un hôtel particulier du centre-ville en travaux jusqu’en 2019, l’école des beaux-arts et La Panacée, 600 mètres carrés jusque-là dévolus aux arts numériques. La direction de cet ensemble tricéphale est confiée à Nicolas Bourriaud, cofondateur du Palais de Tokyo et ancien directeur de l’Ecole des beaux-arts de Paris qui a l’ambition de développer un pôle artistique majeur dans toute la région Sud.


La photographie a elle aussi trouvé sa place avec le Pavillon Populaire, sous la houlette depuis 3 ans de son commissaire d’exposition Gilles Mora, qui propose des expositions de tout premier plan autour de thématiques fortes ou d’artistes singuliers comme l‘été passée Elina Botherus, avec une œuvre magnifique et profondément attachante, entre photographie documentaire, autofiction, onirisme…

 

JB Jackson, une Amérique mobile et précaire - 1950 -1990. Le Pavillon Populaire

JB Jackson, extrait de l’exposition une Amérique mobile et précaire – 1950 -1990. Le Pavillon Populaire Montpellier

 


Non loin de là à Sète
Difficile de faire abstraction de Sète, à seulement une demi-heure de Montpellier, qui reste un formidable creuset artistique, auquel sont attachés les noms de Pierre Soulages, Hervé di Rosa (et son Musée Insolite des Arts Modestes) ou Robert Combas.

 

De gauche à droite : Robert Combas, Hervé Di Rosa, Pierre Soulages.

De gauche à droite : Robert Combas, Hervé Di Rosa, Pierre Soulages.

 

Un creuset à découvrir au joli mois de mai pour le festival photographique images singulières, qui n’a rien à envier à ses proches ou lointains voisins, du côté de Toulouse ou d’Arles.

Avec ses Géométries Amoureuses, Jean-Michel Othoniel noue les deux villes, avec une double exposition au Centre Régional d’art contemporain Occitanie / Pyrénées-Méditerranée et au Carré Sainte-Anne de Montpellier qui réunit une soixantaine de sculptures, une dizaine de peintures et plus d’une centaine d’œuvres sur papier. Une vague noire de 6 mètres de haut et 15 mètres de long, écho à la première photographie réalisée par Gustave Le Gray à Sète en 1857, ouvre l’exposition. Aux oeuvres inédites et monumentales présentées à Sète répondent des œuvres intimes issues de la collection personnelle de l’artiste.


Entre printemps et été, décidément notre cœur balance bien côté sud !


Reportage Louis Pola /Sudissimo Magazine – louis-pola@orange.fr 



Liens utiles :
– www.printempsdescomediens.com
– www.montpellierdanse.com
Musée Fabre
Centre d’Art la Panacée
Pavillon Populaire
Musée international des arts modestes (Sète)